Réglementation relative aux gîtes ruraux et au tourisme rural dans la région de Valence

Les hébergements touristiques ruraux dans la Communauté valencienne sont réglementés par le décret 184/2014 du 31 octobre du Consell. Ce décret établit le cadre juridique des hébergements touristiques ruraux dans les zones intérieures de la région et définit les exigences, les classifications et les obligations des propriétaires.

 

Définition de l’hébergement touristique rural

L’hébergement touristique rural désigne l’activité exercée par des personnes physiques ou morales qui, de manière régulière et contre rémunération, offrent des services d’hébergement dans des établissements situés dans l’arrière-pays de la Communauté valencienne.

Exclusions

Sont exclus du présent règlement :

  • Les établissements situés dans les communes bordant la mer
  • Les communes rattachées à des zones métropolitaines
  • Les communes dont l’occupation et l’utilisation du sol ne suivent pas un modèle rural traditionnel

 

Toutefois, des dérogations peuvent être accordées dans des circonstances particulières si l’établissement est situé dans une zone d’intérêt agricole, d’élevage ou forestier ou présentant une valeur culturelle, environnementale ou visuelle, sous réserve d’un rapport obligatoire et contraignant de l’autorité touristique locale.

 

Types d’hébergements touristiques ruraux

Les types suivants sont reconnus :

  • Casa Rural (maison rurale)
  • Camping sur propriété privée avec une maison habitée
  • Albergue Rural (auberge rurale)

 

Classification

  • Les casas rurales sont classées de 1 à 5 étoiles
  • Les auberges touristiques sont classées comme standard ou supérieures
  • Le label « luxe » ne peut être attribué qu’aux maisons rurales 5 étoiles

 

Qu’est-ce qu’une casa rural (maison rurale) ?

Une « casa rural » est une habitation utilisée régulièrement à des fins touristiques. Elle doit occuper tout ou partie d’un bâtiment, disposer d’une entrée indépendante donnant sur la propriété ou la rue, et comprendre généralement un rez-de-chaussée, un étage et un grenier. Elle peut être exploitée à usage exclusif ou partagé. Capacité maximale : 16 lits.

Catégories de Casa Rural

a) Casa Rural – Masía, Alquería ou Riurau

  • Située dans des bâtiments indépendants de plus de 50 ans
  • Doit refléter l’architecture traditionnelle de la région
  • Certifiée par la mairie locale

b) Casa Rural de Pueblo (maison de village)

  • Située dans le centre urbain
  • Préservée ou rénovée avec une architecture et des matériaux traditionnels
  • Peut inclure « Casa de Pueblo » dans son nom, certifiée par la mairie
  • D’autres noms traditionnels peuvent être utilisés avec justification

 

Signalisation

Tous les établissements doivent afficher une plaque standardisée à côté de l’entrée principale indiquant leur catégorie (étoiles pour les maisons rurales).

 

Exigences générales pour les hébergements touristiques ruraux

Approvisionnement et services

  • Approvisionnement fiable en eau et en énergie
  • Eau potable certifiée pour la consommation humaine
  • Élimination des déchets et des eaux usées autorisée
  • Communication téléphonique (si non disponible sur place)
  • Trousse de premiers secours
  • Systèmes de prévention et d’extinction des incendies conformes aux exigences légales
  • Informations sur les pharmacies, les banques et les ressources touristiques locales
  • Chauffage dans toutes les chambres et les espaces communs

 

Bâtiments

  • Doivent être en bon état
  • Ne peuvent être situés sur le réseau routier national ou régional, à proximité de décharges ou de sources de pollution

 

Espaces communs et mobilier

  • Au moins 2 m² par personne, sans jamais être inférieur à 14 m² au total
  • Mobilier en bon état avec suffisamment de places assises pour tous les clients

 

Cuisines, salles de bains et ventilation

  • Les cuisines et les salles de bains doivent disposer d’une ventilation directe ou forcée
  • Les espaces communs doivent être ventilés vers l’extérieur ou donner sur des patios ouverts
  • Les chambres doivent être isolées du bruit et de la lumière

 

Exigences spécifiques pour les gîtes ruraux

  • Eau chaude dans les cuisines et les salles de bains
  • Éclairage et prises électriques dans toutes les pièces
  • Salle de bains pour 6 lits :
    • 2 salles de bains jusqu’à 12 lits
    • 3 salles de bains au-delà de 12 lits
  • Salon-salle à manger indépendant, sauf si l’architecture locale l’impose autrement

 

Lits supplémentaires

  • Autorisés dans les chambres dont la superficie dépasse 25 % de la surface minimale
  • Jusqu’à 4 lits par chambre
  • Pas de lits supplémentaires dans le salon ou la salle à manger

 

Hébergement partagé

  • Peut proposer la pension complète, la demi-pension ou le petit-déjeuner
  • Si les repas ne sont pas fournis, les clients doivent avoir accès à une cuisine, un réfrigérateur et un four
  • Nettoyage quotidien des chambres et des salles de bains
  • Changement des draps et des serviettes tous les 3 jours ou à chaque nouveau client
  • Service de blanchisserie/repassage ou accès à une machine à laver et à un fer à repasser

 

Hébergement non partagé

  • Doit fournir l’équipement de cuisine et le combustible
  • Service de serviettes et de draps doubles pour les séjours de plus de 3 jours

 

Exigences administratives

Notification et enregistrement

Les opérateurs doivent informer l’administration touristique et soumettre le formulaire standard (annexe III), accompagné des documents suivants :

  • Pièce d’identité ou document d’enregistrement
  • Preuve de l’approvisionnement en eau et en électricité
  • Certificat de conformité de la qualité de l’eau potable (RD 140/2003)
  • Confirmation du service de collecte des déchets
  • Certificat de conformité à la sécurité incendie (conformément au code technique du bâtiment)
  • Licence d’occupation ou certificat de conformité du logement
  • Document de conformité environnementale
  • Certificat de classification de spécialité (le cas échéant)

 

Procédure d’enregistrement

Après réception de la demande, le Service du tourisme enregistre et classe l’établissement. Si des lacunes sont constatées, des mesures correctives doivent être prises. Les problèmes graves peuvent entraîner l’annulation de la classification.

 

Motifs de radiation

  • Non-respect des exigences techniques ou légales
  • Inactivité sans justification
  • Infractions administratives graves
  • Non-début de l’activité dans les deux mois suivant la notification

 

Période d’exploitation et fermetures

Les propriétaires doivent informer l’administration touristique des dates d’exploitation et de toute fermeture. Les fermetures de plus de 9 mois (sauf pour rénovation) entraînent la radiation du registre. Les propriétaires doivent présenter une nouvelle demande pour rouvrir.

 

Modifications

Toute modification affectant la classification, la capacité, la propriété, le nom ou les installations doit être signalée. Le registre sera mis à jour en conséquence.

 

Camping sur un terrain privé

Le camping est autorisé sur un terrain privé avec une maison habitée si :

  • Il est proposé régulièrement et moyennant un prix
  • Il se pratique dans des tentes ou des caravanes
  • Il ne dépasse pas un total de 16 personnes (y compris les hôtes de la maison)

 

Albergue Rural (auberges rurales)

Les auberges touristiques sont des établissements d’hébergement collectif proposés régulièrement et moyennant un prix. Elles doivent :

  • Être des établissements agréés
  • Proposer des chambres partagées avec ou sans services supplémentaires
  • Avoir une capacité minimale de 17 lits

 


 

Réglementation spéciale des « Albergue Rural » dans la région de Valence

DECRETO 184/2014, de 31 de octubre, del Consell, regulador del alojamiento turístico rural en el interior de la Comunitat Valenciana.

 

Article 6. Auberge touristique. On entend par hébergement en auberge touristique l’hébergement proposé, de manière régulière et moyennant paiement, dans un établissement autorisé à accueillir des voyageurs dans des installations collectives comprenant plusieurs chambres, avec ou sans services supplémentaires. Les auberges doivent avoir une capacité minimale de 17 places.

 

Article 27. Construction et capacité

  1. La capacité minimale des chambres sera de 8 lits, et l’établissement pourra disposer d’autres types de chambres de capacité inférieure, à condition que le nombre de places dans ces chambres ne dépasse pas 30 % de la capacité totale de l’établissement.

 

Article 29. Particularités Le type d’hébergement dans une auberge touristique présentera les particularités suivantes :

  1. Le service du petit-déjeuner et du déjeuner peut être proposé, ou l’utilisation des cuisines peut être facilitée.
  2. Il doit disposer de salles communes pour les repas et les loisirs dans des espaces différents.
  3. L’établissement sera équipé d’eau chaude et froide dans les salles de bains et la cuisine ; de douches, de lavabos et de toilettes à raison d’un pour six places ; et d’une buanderie et d’un évier à raison d’un pour dix places.
  4. Les chambres seront équipées d’un casier ou d’un coffre-fort avec clé pour chaque place d’hébergement.

 

Article 30. Communication de la mise en service et de la classification touristique. Obligation – Déclaration responsable

  1. La notification de la mise en service et de la classification touristique, obligatoire pour l’exercice de l’activité, sera effectuée sous une forme standardisée conformément aux dispositions du décret 184/2014, du 31 octobre, du Consell 10 du 17, à l’article 20 dudit décret, accompagnée de la documentation visée à la section 3 dudit décret.
  2. Ce formulaire standard, conformément à l’annexe III du présent décret, doit contenir une déclaration de responsabilité de l’intéressé dans laquelle il doit expressément indiquer :
  3. a) Qu’il dispose de la propriété pour l’utiliser comme hébergement rural, modalité auberge touristique.
  4. b) Que l’établissement répond aux exigences techniques générales et spécifiques requises par le présent règlement pour son classement dans la catégorie communiquée, et qu’il s’engage à les maintenir pendant la durée de validité de l’activité.
  5. c) Qu’il dispose d’un certificat délivré par un technicien compétent attestant que l’établissement répond aux exigences de sécurité de base en cas d’incendie déterminées par le Code technique de la construction pour les bâtiments publics à usage résidentiel.
  6. d) Qu’il dispose d’un certificat délivré par un technicien compétent attestant que l’établissement est conforme aux dispositions de la réglementation en vigueur en matière d’accessibilité dans les bâtiments publics et dans l’environnement urbain.
  7. e) Que l’établissement dispose des licences ou autorisations obligatoires pour l’exercice de l’activité dont la concession relève de la compétence d’autres départements ou administrations publiques.

 


 

Établissements touristiques sur des terrains non constructibles : déclaration d’intérêt communautaire (DIC)

Lorsqu’un établissement touristique est situé sur un terrain rural commun non constructible, il est indispensable de respecter une exigence urbanistique spécifique : la déclaration d’intérêt communautaire (DIC). Cette déclaration est l’instrument juridique qui permet d’utiliser le terrain à des fins touristiques, ce qui, en raison de son classement comme non constructible, ne serait pas autorisé en général.

En d’autres termes, la DIC est une autorisation spéciale qui reconnaît que l’activité touristique à exercer sur ce terrain est d’intérêt public ou communautaire, justifiant ainsi une dérogation aux règles d’urbanisme qui interdisent la construction ou le développement d’activités non agricoles sur des terrains non constructibles. Sans cette déclaration, l’établissement touristique ne pourrait pas exercer légalement son activité.

Exemptions à la DIC

Il est important de noter que la réglementation urbanistique en vigueur peut prévoir des exemptions à l’obligation d’obtenir la DIC dans certains cas. Ces exemptions s’appliquent généralement à des établissements très spécifiques ou dans des conditions très strictes, par exemple, des bâtiments préexistants à usage rural traditionnel qui sont minimalement adaptés à des fins touristiques, à condition qu’ils n’entraînent pas de modification substantielle de l’environnement. Dans ces cas, il doit être expressément indiqué que l’établissement a obtenu cette dérogation et qu’il respecte toutes les exigences fixées à cet effet.

Réglementations supplémentaires : articles 21 à 24

Outre le DIC ou sa dérogation, les établissements touristiques situés sur des terrains non constructibles sont soumis aux dispositions des articles 21 à 24 du décret susmentionné. Ces articles sont susceptibles de traiter des questions clés telles que :

  • Conditions spécifiques de construction : restrictions en matière de hauteur, de superficie, de matériaux, d’intégration dans le paysage et de respect de l’environnement rural.
  • Exigences en matière de services et d’infrastructures : accès aux services de base (eau, électricité, assainissement) et obligation de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’impact négatif sur les infrastructures existantes ou l’environnement.
  • Restrictions d’utilisation et d’activité : restrictions éventuelles sur le type d’activités touristiques pouvant être exercées, la capacité d’accueil maximale ou les conditions d’exploitation afin de garantir la compatibilité avec le caractère rural du terrain.
  • Mesures de protection de l’environnement et du paysage : obligations visant à minimiser l’impact visuel, acoustique et environnemental de l’établissement, en favorisant la durabilité et la conservation du paysage.

 

En résumé, l’exploitation d’un établissement touristique sur un terrain non constructible est soumise à un cadre réglementaire rigoureux, dont la pierre angulaire est l’obtention de la déclaration d’intérêt communautaire (ou de la dérogation à celle-ci), complétée par les lignes directrices spécifiques détaillées aux articles 21 à 24 du décret correspondant. Tout cela vise à garantir que le développement touristique soit compatible avec la protection de l’environnement rural et de ses valeurs.

 


 

Fourniture de nourriture et de boissons aux clients

En général, la nourriture peut être fournie dans une chambre d’hôtes, une maison rurale ou une auberge rurale en Espagne, mais il est essentiel de comprendre que cela est très réglementé et dépend de plusieurs facteurs, notamment :

  1. Le type d’hébergement spécifique :
    • Chambre d’hôtes (Bed & Breakfast) : Par définition, les chambres d’hôtes comprennent le petit-déjeuner. L’offre d’autres repas (déjeuner, dîner) dépendra de la licence touristique et des réglementations sanitaires spécifiques applicables. Dans de nombreux cas, ils sont autorisés à offrir le petit-déjeuner et, occasionnellement, le dîner aux clients qui passent la nuit, à condition de respecter les règles en matière de manipulation des aliments.
    • Gîtes ruraux :
      • Location de la maison entière : si la maison est louée dans son ensemble, elle dispose généralement d’une cuisine entièrement équipée pour que les clients puissent préparer leurs propres repas. Si le propriétaire souhaite proposer des repas (petit-déjeuner, déjeuner ou dîner), il doit se conformer à la réglementation applicable aux établissements de restauration (hygiène, manipulation des aliments, licences spécifiques pour les salles à manger/restaurants). Certaines maisons rurales ont conclu des accords avec des restaurants locaux pour proposer à leurs clients des repas à domicile ou à emporter.
      • Location de chambres (tourisme rural) : dans ce type d’hébergement, il est plus courant que le petit-déjeuner soit proposé. Le déjeuner et le dîner peuvent être obligatoires ou facultatifs selon la réglementation régionale et la catégorie de l’établissement, à condition que les exigences en matière de santé et de licence de restauration soient respectées.
    • Auberges rurales : Les auberges disposent souvent d’une cuisine commune pour les hôtes et/ou proposent des repas (petit-déjeuner, dîner) à leurs hôtes. Pour proposer des repas, elles doivent respecter les règles d’hygiène et de sécurité alimentaire et disposer des licences nécessaires pour la restauration.
  2. Réglementations régionales : en Espagne, la responsabilité du tourisme et de la sécurité alimentaire a été transférée aux communautés autonomes. Cela signifie que les exigences spécifiques relatives à l’offre alimentaire peuvent varier légèrement d’une communauté à l’autre (par exemple, dans la Communauté valencienne où vous êtes situé, la réglementation peut présenter des particularités). Il est essentiel de consulter le décret réglementaire sur l’hébergement touristique rural dans la communauté autonome concernée.
  3. Décret royal 1021/2022, du 13 décembre : Ce décret royal réglemente « certaines exigences en matière d’hygiène pour la production et la commercialisation de produits alimentaires dans les établissements de vente au détail » et est très pertinent pour les hébergeurs qui préparent et servent des repas.
    • Il établit les conditions d’hygiène, de manipulation et d’étiquetage.
    • Point clé : En général, les aliments préparés dans des « locaux » (qui peuvent inclure les cuisines des établissements d’hébergement touristique présentant certaines caractéristiques) ne peuvent être servis pour la consommation sur place, sauf autorisation de l’autorité compétente de la communauté autonome. Cela souligne la nécessité d’une autorisation spécifique de chaque communauté autonome.
    • Il impose des restrictions sur le type d’aliments qui peuvent être préparés (par exemple, les aliments ayant subi un traitement thermique suffisant, les produits de boulangerie et de pâtisserie stables à température ambiante).
    • Elle exige que les produits préparés soient étiquetés « Préparé dans un domicile privé » et indiquent la date de préparation.
    • Elle interdit l’accès des animaux domestiques aux zones de préparation des aliments.
  4. Licences et permis :
    • Outre la licence d’hébergement touristique, si un service de restauration est proposé aux clients ou même au public, des licences d’activité spécifiques pour la restauration (bar, café, restaurant) sont généralement requises.
    • Un plan HACCP (analyse des risques et maîtrise des points critiques) ou un système d’autocontrôle équivalent sera nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire.
    • Le personnel manipulant les aliments doit avoir suivi une formation appropriée en matière de manipulation des aliments.

 

Veuillez noter que si vous décidez de fournir des aliments dans votre entreprise, en plus de respecter les protocoles de sécurité, de santé, d’incendie et d’urgence, etc., vous devez obtenir une licence de manipulateur d’aliments en Espagne.

Cette licence s’obtient généralement à l’issue d’une formation d’environ 150 heures, dispensée en espagnol (il existe, à notre connaissance, quelques formations en anglais), sauf si vous l’avez obtenue dans un pays de l’UE conformément à la législation européenne. Dans ce cas, il vous suffira de vous inscrire et d’obtenir une autorisation en Espagne.